L’Ancien régime avait voulu se défaire des anciennes institutions héritées des pouvoirs féodaux anciens, comme le duché de Bretagne et son parlement, qui étaient des freins à la toute puissance de la monarchie. Ce dont les rois avaient rêvé, la Révolution le fera en abolissant les parlements et en instituant les départements, tous directement gérés depuis Paris, sans intermédiaire.
Ce modèle de la centralisation absolue qui a suivi celui de la monarchie absolue a également montré ses limites, notamment après la Seconde Guerre mondiale quand l’économie s’est épanouie au cours des Trente Glorieuses.
Différents projets de décentralisation ont été étudiés puis tués dans l’œuf par la haute administration, toujours rétive à voir des parcelles de pouvoir lui échapper.
François Mitterrand a pris conscience du vent de contestation de la France profonde qui refusait de plus en plus de voir le moindre geste du quotidien se décider dans les couloirs d’une administration parisienne.
Le patron du Parti socialiste inscrivit la régionalisation dans son programme, ce qui lui valut l’appui de nombreux responsables bretons, séduits par cette réforme.
Après son élection triomphale de 1981, le nouveau président et son gouvernement se mettent au travail et en 1982 est votée la loi Gaston Defferre qui met en place des régions dotées de domaines de compétences qui résultent d’un compromis cherchant à préserver le pré-carré de l’État central.
Au fil des années, les régions, et notamment la Bretagne, ont développé leurs missions dans des domaines très divers qui vont des transports à la formation professionnelle.
Dans le cas de la Bretagne, l’État a toujours fait la sourde oreille à ses légitimes demandes en particulier celui de l’unification de son territoire en retrouvant le Pays nantais qui lui a été ôté en 1941 par la administration de Vichy.
La réforme régionale de 2015 ne se fait pas dans l’intérêt des régions, de leurs habitants, mais au seul bénéfice des services de l’État qui cherche à renforcer ses capacités de pilotage stratégique au sein de grandes régions.
La Bretagne échappe au pire qui aurait été une ingérable région « Grand Ouest », mais ne bénéficie pas de la chance de la Normandie qui gagne sa tant attendue réunification.
L’avenir de la Bretagne dans les structures administratives de la France n’est pas figé. L’Alsace et la Corse, qui ont négocié des statuts particuliers, nous montrent que des solutions sont possibles par la concertation.
On peut rêver d’une collectivité territoriale de Bretagne retrouvant ses frontières historiques et devenant une puissante locomotive économique grâce au dynamisme conjugué de Nantes et de Rennes au service d’un projet novateur pouvant inspirer la France entière.
3 réponses
Quelle est votre position vis à vis d’un Collectivité unique de Bretagne incluant la Loire Atlantique ?
Merci pour votre message
Bretagne ma vie est pour une assemblée de Bretagne fusionnant les 5 départements avec l’assemblée régionale dans une assemblée unique . Si vous pouvez nous fournir par mail une adresse physique, je vous ferais parvenir le livre que j’ai écrit à ce sujet : »La Bretagne un horizon démocratique pour notre République » . Chez Le Temps Éditeur
Bien cordialement Daniel Cueff
merci pour votre réponse qui me satisfait.
chans vat deoc’h